Minatec Ideas Lab : la sociologie de l'usage au coeur de l'innovation technologique

MINATEC IDEAS LAB en quelques mots



Plateau d’innovation multipartenariale, Minatec IDEAs Laboratory a été créé en 2001 par le CEA, France Telecom, STMicroelectronics et Hewlett Packard. Il a pour mission de concevoir les futures applications des nouvelles technologies en basant son efficacité sur l’association de designers, industriels, chercheurs en sciences humaines et sociales, mais aussi utilisateurs. L’approche technologique du CEA et de Minatec est ainsi croisée avec une expertise tenant compte de l’humain, des nouveaux usages et des attentes de la société en général.
Minatec IDEAs Laboratory occupe 800 m2 de locaux où sont basées à temps partiel 80 personnes aux profils scientifique, technologique et industriel. Initiant une douzaine de projets par an réalisés en collaboration avec ses partenaires industriels principaux Renault, EDF et Bouygues, le laboratoire héberge un show room présentant maquettes et concepts, ainsi qu’une smart room où ont lieu séances de créativité et tests d’usages.

Minatec Ideas Laboratory et l'approche usages  sur Inéov

« Je participe à Ineov en tant que sociologue, conseiller scientifique du CEA-Léti et de Minatec IDEAS Laboratory, car va s’y retrouver tout le champ des représentants des domaines du logiciel et des TIC sur lesquels j’ai beaucoup travaillé. C’est toujours dans l’idée de rapprocher les acteurs du hard et du soft, comme nous  voulons le mettre en place avec Grilog, afin de favoriser les contacts entre ces deux univers.

Je présenterai ainsi comment la sociologie de l’usage contribue à la dynamique de l’innovation en racontant la manière dont la question des usages a émergé, comment je suis arrivé à la méthode Cautic et comment elle se décline maintenant.
Je travaille en effet sur les usages depuis mon arrivée à la DGRST (Délégation générale de la recherche scientifique et technique) à la fin des années 1970. C’est d’ailleurs en 1978 qu’est sorti le rapport des deux polytechniciens, Simon Mora et Alain Minc,  sur « la télématique française » où ils pressentaient déjà que les évolutions technologiques amèneraient un rapprochement entre informatique et télécoms. Entré ensuite à l’INA (Institut national de l’audiovisuel), j’ai aidé au montage d’un programme audiovisuel avec déjà l’idée de la convergence technologique, puis jeté les bases de la sociologie de l’usage avec un rapport sur « Le magnétoscope ½ pouce de liberté » au moment de la sortie des magnétoscopes grand public. J’ai aussi développé des approches usages avec le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) pour imaginer les produits et services d’information des professionnels et les expériences domotiques. Vers 1996 j’ai monté la méthode Cautic, synthèse de tous ces acquis et des études d’usage que j’ai menées pendant 10 ans avec le service Prospectives de la Délégation générale des Télécoms devenue France Telecom.
Au fur et à mesure, j’ai identifié quatre concepts pour élaborer les significations d’usage : le savoir-faire, les pratiques, l’identité, l’environnement des utilisateurs dont il faut tenir compte pour comprendre comment l’innovation sera ou non intégrée.
Cette méthode a évolué et s’est enrichie d’une autre approche un peu plus en amont du process d’innovation, centrée sur les paradoxes des utilisateurs vivant finalement une ambivalence des usages que j’expliquerai également. »

(Philippe Mallein, sociologue grenoblois, Conseiller scientifique du CEA-Léti-Minatec - Ideas Laboratory)


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